C’est une vision « trois en un » que Nantes Métropole va appliquer à partir du mois d’avril et pour un
an : l’automatisation de la conduite avec une navette électrique, des capteurs pour rendre
l’infrastructure intelligente et une production d’énergie à partir de panneaux solaires sur la route.
Toutes ces réalisations seront bien sûr mises en évidence lors du congrès d’Electric Road à la Cité des
congrès de Nantes, les 18 et 19 juin prochains. Sous l’égide d’EDF, qui fédère tout un ensemble de
partenaires*, c’est la première fois en France – et même dans le monde - que l’on mène un projet
aussi global. Le projet est soutenu financièrement par NEoT Capital (investisseur spécialisé dans les
services d'énergie renouvelable décentralisée et de mobilité électrique) et Nantes Métropole, pour
un budget de 300 000 €.
La mise en place dans la ville se fera grâce à Nantes City Lab, un catalyseur
d’innovations situé dans les locaux de l’IUT et qui pilote déjà un projet sur la réduction de la
consommation d’énergie des lampadaires.
La navette autonome et électrique de Navya est déjà bien connue, puisqu’elle a déjà été testée dans
différentes villes de France. Pouvant accueillir 15 personnes, elle va rouler à Nantes sur des parcours
bien délimités, d’une distance de 1 à 4 km selon les sites.
Grâce à un ensemble de capteurs, et un
système de supervision, elle pourra évoluer sans chauffer à une vitesse maxi de 20 km/h. Autour de
l’itinéraire, l’environnement sera aménagé avec une signalétique spécifique, mais surtout des
capteurs (radars, lidars, caméras) pour repérer les voyageurs qui attendent une navette et détecter
les piétons et cyclistes susceptibles de traverser.
En cas de danger, l’information sera relayée sans fil
à bord de la navette. Et pour parachever le tout, l’Autonom Shuttle de Navya circulera sur une voirie
qui produira sa propre énergie, grâce à l’énergie solaire.
En partenariat avec la société néerlandaise Ooms, qui a conçu le procédé SolaRoad, l’entreprise Charier
a développé une technologie de cellules photovoltaïques, qui permet une installation de façon réversible
et qui peut subir une certaine déformation, tout en préservant l’adhérence au sol pour les piétons et les
cyclistes, même par temps de pluie. Le potentiel de production d’énergie est de 90 kWh par m2 et par an,
ce qui permettra de compenser la consommation en énergie de la navette électrique.
Les trois services vont être testés en même temps, sur trois sites différents et à des moments bien
choisis. Par exemple, la première période va coïncider avec un événement de 80 jours baptisé
« Nantes se réinvente avec vous », qui se tiendra du 12 avril au 30 juin à la carrière de Chantenay, le
site qui accueillera l’Arbre aux hérons en 2022. La seconde va s’articuler avec la 7 ème édition du
« Voyage à Nantes », du 30 juin au 26 août, autour du Château des ducs de Bretagne et de la
rénovation de la gare SNCF Nord. La troisième s’inscrit enfin à partir de septembre dans le cadre de
la prolongation de la ligne 48 sur le réseau de la Semitan, qui relie le tramway à l’aéroport de Nantes-
Atlantique.
Toutes ces expérimentations s’inscrivent dans le cadre d’une année 2018 synonyme d’innovations
pour Nantes, qui s’enrichit aussi de bus électriques et d’une navette fluviale à hydrogène (avec en
parallèle une station à hydrogène à Saint-Herblain qui servira à ravitailler aussi des véhicules).
*L’entreprise Charier, le pôle de compétitivité ID4Car, Lacroix City, Logiroad (logiciels pour la mobilité
urbaine), Navya et la Semitan (régie de transports à Nantes).